Lors de la séparation de la presqu’île en deux communes distinctes en 1856, le texte de loi est signé au corps législatif le 14 mai 1856. Le décret impérial est signé par l’Empereur Napoléon III le 13 juin 1856. Ce texte sera publié au bulletin des lois instaurant la commune de « Saint Pierre ».
Au fil des années comme en témoignent certains documents, comme des cartes postales, l’appellation de la nouvelle commune n’était pas claire et indiquait soit « Saint-Pierre-Quiberon » soit même « Saint-Pierre de Quiberon ».
La détermination des Saint-Pierrois à se différencier de Quiberon fit que l’usage était « Saint-Pierre Quiberon ». Peut-on voir dans l’espace entre « Saint-Pierre » et Quiberon la volonté séparatiste de ceux-ci ?
A ce jour, si le Conseil municipal voulait changer l’orthographe du nom, il serait soumis à l’article L 2111-1 du Code Général des Collectivités Territoriales, après consultation du Conseil départemental, le changement serait alors décidé par décret.
Lors de l’ouverture du bureau de Poste de la commune dans les années 1890, la direction départementale des PTT demanda au conseil municipal de clarifier et confirmer l’appellation officielle de la circonscription. La municipalité confirma : « Saint-Pierre Quiberon ».
Un imbroglio administratif s’en suivit. En 1894, le préfet du Morbihan demande alors au Conseil municipal et à son maire M. Le GLOAHEC de préciser l’appellation de la commune : « Saint-Pierre Quiberon ».
En 1895 le ministère de l’Intérieur opposa un refus catégorique au changement de nom de la commune de « Saint-Pierre » et invitait le Conseil municipal à justifier ce changement de nom.
M. Le GLOAHEC dans un courrier adressé au ministre précisa qu’une confusion était possible, entre autres lors de la distribution du courrier.
La réponse toujours négative du ministère était que : « ajouter Quiberon à « Saint-Pierre » pouvait être préjudiciable à la commune de Quiberon ?! » Par contre les différentes administrations employaient déjà bien le nom de « Saint-Pierre Quiberon » !
Le ministère de l’Intérieur par un arrêté en date du 15 août 1948 institue une commission de révision du nom des communes. En 1951 : sur proposition du secrétariat d’État il y eu une révision du nom de certaines communes qui n’était pas fixé. La note préfectorale disait : « Nous aimerions savoir si le conseil municipal confirme le nom de : « Saint-Pierre Quiberon » ». Le conseil municipal par son maire M. CORAIRIE répondit par l’affirmative.
La réponse officielle n’arriva qu’en 1957 : la commission de révision du nom des communes émit un avis favorable. Ainsi le 1er janvier 1957 le nom usuel de la commune fut définitivement confirmé un siècle après sa création en « Saint-Pierre Quiberon ».
La commission de révision du nom des communes (CRNC[1]), auprès du ministère de l’Intérieur, a été abrogée par le décret du 4 octobre 2019. Reste en vigueur la commission nationale de toponymie [CNT].
Mais de temps en temps, l’Administration, nous indique comment écrire le nom de nos communes ; par souci d’égalitarisme ? ou de simplification ? Comme par le décret d’avril 1961 ou plus récemment par l’annexe à la circulaire du 8 février 2021 du code géographique de l’INSEE qui stipule : « l’ensemble des mots composant le nom d’une commune doivent être joints par des traits d’union ». Cette circulaire voudrait qu’en 2024 l’on orthographie « Saint-Pierre-Quiberon » ; la question des changements de nom, au fil des siècles, d’une commune peut se révéler sensible. Les fonctionnaires ne se soucient pas de l’Histoire des communes ; des erreurs typographiques, orthographiques, linguistiques ou géographiques qui mériteraient pour certaines de changer de noms, ni de l’avis des conseils municipaux encore moins des habitants.
Décret du 27 mars 1961 portant changement de nom de communes. JO n° 78 page 3226
« Saint-Pierre (département du Morbihan, arrondissement de Lorient, canton de Quiberon) ; nouveau nom : Saint-Pierre-Quiberon ».
[1] La CRNC, est composée de représentants des Archives nationales, du CNRS, de l’Insee, de La Poste, de la Direction générale des collectivités territoriales, de la CNT et de l’Ecole nationale des chartes,
2 Responses
Article très intéressant ,merci pour cet éclairage
Il est vrai aussi que parmi les amis non St Pierrois , certains disaient St Pierre DE Quiberon , ce que nous rectifions tout de suite par Saint Pierre Quiberon
Ne doit-on pas regretter l’appellation « Saint-Pierre-de-Quiberon », qui laisse plus entendre me semble-t-il que Quiberon désigne avant tout l’île rattachée au continent par son modeste isthme, et non la ville éponyme de Quiberon qui à l’origine était constituée du bourg dénommé Locmaria ? De sorte que la ville de Quiberon aurait joliment pu prendre l’appellation administrative « Locmaria-de-Quiberon »…