André Wilder 1871 - 1965
André WILDER, exact contemporain de Peské, naît dans un milieu artistique de Paris en 1871. Son père, Victor Wilder, musicologue et critique musical dans le Gil Blas, fut le traducteur de tous les opéras de Wagner en français.
Il a pour ami Nadar, qui fera un portrait-photo du jeune André à l’âge de quatorze ans.
C’est vers la peinture que se tourne le jeune homme ; et sa rencontre à Trébeurden avec Maxime Maufra, qu’il admire, à l’été 1897, va l’amener à découvrir la Presqu’île, et plus particulièrement Saint-Pierre.
Ces deux peintres, que dix années séparent ( Maufra est né en 1861 ) mais que l’amour de la peinture réunit, se lient d’amitié cet été-là. Maufra a très certainement invité Wilder à séjourner à Kerhostin dès le début du 20ème siècle, et à découvrir des lieux qui lui étaient chers et nourrissaient son inspiration.
A partir de ce moment-là, Wilder, peintre prolifique auteur d’un millier de tableaux, a fréquenté la commune à de nombreuses reprises durant sa vie, et a consacré une vingtaine de ses œuvres, huiles ou aquarelles, à Portivy, Port-Blanc, le Percho, Beg-en-Aud, la jetée de Portivy, Renaron et la plage du Fozo – qu’il intitule drôlement « fausses eaux », ou encore le port d’Orange.
Il peint sur le motif et, sans imiter les Impressionnistes, « fait » spontanément du Sisley ou du Maufra. Sa palette le rend si proche de ce dernier qu’on pourrait parfois les confondre. Elle offre des couleurs lumineuses, où les bleus et les verts dominent souvent, mais où l’utilisation du trait rouge ou noir cerne volontiers aussi des formes frissonnantes.
Ses derniers séjours dans la commune datent des années 1946-1948, et il décède en 1965.
Le musée du Faouët lui consacrera une exposition de plus de trente de ses œuvres en 2025, à l’occasion du soixantième anniversaire de sa mort.
André Wilder Collections particulières - tableaux de Saint-Pierre Quiberon
André Wilder Collections particulières - tableaux de Bretagne
Jean Peské 1870 - 1950
Jean PESKE, peintre d’origine russo-polonaise né en Ukraine en 1870, fréquente dès son arrivée à Paris les
Nabis, mais aussi Toulouse-Lautrec, à qui on l’associera souvent, et expose régulièrement en compagnie des
plus grands – Sérusier, Bonnard, Vuillard …- au Salon des Indépendants ou au Salon d’Automne, à partir de
1895. Même si on ne peut pas le classer formellement parmi les Impressionnistes, il a comme eux abandonné la composition traditionnelle et adopté la couleur claire.
On sait qu’il a séjourné à plusieurs reprises à Kerhostin, vraisemblablement invité par Wilder à découvrir
la Presqu’île, et notamment la Côte sauvage, qui lui inspirera de nombreux tableaux de l’Arche de Port- Blanc
de la pointe du Percho, ou de Portivy – huiles, aquarelles ou gouaches, reproduites de nombreuses
fois. La déclinaison maintes fois reprise du même motif « lui permet de fixer la lumière dans une variation
parfaite des bleus et des verts avoisinant parfois les orangés et les parmes* ». Sa palette colorée place cet
artiste influencé par Monet parmi les post-impressionnistes.
Il est à noter que Wilder et Peské ont travaillé aux mêmes périodes sur les mêmes motifs ( ainsi les rochers
penchés de Beg-en-Aud ).
En 1934, Peské fonde à Collioure un petit musée, aujourd’hui Musée d’Art moderne. A cette occasion, André Wilder
participe à la constitution du fonds muséal en lui offrant un de ses tableaux, ce qui souligne la proximité artistique et amicale des deux hommes.
Un an après le décès de Jean Peské, en 1950, le Salon des Indépendants consacra à l’artiste une rétrospective de ses œuvres.
* « Un siècle de peinture dans la Presqu’île de Quiberon. 1880-1980 » Hervé Duval.