C’est traditionnellement le 8 septembre que le pardon de Notre-Dame de Lotivy a lieu. Depuis les années 90 la « fête de Lotivy » a lieu le premier dimanche au plus près du 8 septembre.
A l’origine du pardon, en 1844, Marie-Françoise SONNIC une jeune fille de Kerhostin, se rend à la chapelle ruinée de Lotivy pour prier devant la statue de la Vierge afin que sa mère malade guérisse. Elle entend une voix lui dire en breton :
« Me Mec’h laret mem eman »
[Ma fille allez dire, qu’il faut reconstruire cette chapelle en mon nom].
L’abbé Le TOULLEC qui avait aussi eu cette révélation et déjà soucieux de vouloir reconstruire cette chapelle prend très au sérieux les dires de Marie-Françoise et fait reconstruire la chapelle, il organise, le jour de la fête de la nativité de la vierge, le 8 septembre 1845 un pardon dans une chapelle reconstruite.
Notre Dame de Lotivy, est le plus ancien sanctuaire chrétien de la presqu’île.
Vers le VIe siècle un oratoire aurait été fondé par Saint Dewi ou l’un de ses disciples venant du Pays de Galles et fuyant devant l’invasion saxonne.
Le Duc de Bretagne Alain III qui venait chasser dans la forêt de l’ile de Kerbéroen fit édifier la première chapelle au XIe siècle Son successeur le duc Hoel en fit don au monastère de Sainte Croix en Quimperlé.
Plusieurs fois détruite, ruinée par les Viking, par les Anglais, les Hollandais elle a toujours été reconstruite.
A l’origine le pardon commençait par une messe basse, une grand’messe, puis, la procession avait lieu l’après-midi après que les ouailles aient pu se restaurer dans les nombreux « bistrots » du village. La procession descendait vers le port par Portivy ; la statue de la Vierge portée par quatre jeunes filles, les bannières déployées de Portivy, de Kergroix, le bateau votif de l’église. Au port, on procédait à la bénédiction des bateaux et hommage était rendu aux marins disparus en mer. Le retour par Renaron vers la chapelle en chantant:
- Vierge de Lotivy
- En ce jour trois fois béni,
- Demandez pour la presqu’île,
- Vous dont le cœur est si bon,
- Vous dont le cœur est si bon,
- Un rayon de foi qui brille,
- L’espoir, l’amour, le pardon.
S’ensuivait les vêpres, à la fin de la cérémonie un feu de joie était allumé, la fête « païenne » installée sur la « falaise »[1] pouvait commencer.
[1] La place du marché des Dunes
2 Responses
Bonjour,
Dans mon enfance, en vacances chez ma grand-mère à Kergroix, le drapeau du village était préparé début septembre pour le « pardon » il était gardé, démonté, par une famille toute l’année. Il fallait recoudre notamment tous les rubans accumulés année après année…Chaque ruban avait été offert par une famille du village à chaque nouvelle naissance. S’en suivait des discussions pour savoir qui allait porter le drapeau; je garde le souvenir de ce que je vivais comme une inquiétude partagée chez les adultes…Car il fallait que celui qui serait volontaire sache saluer le Port et ses bateaux d’un ample mouvement formant le chiffre 8 à l’horizontal de gauche à droite ou inversement et ramener le mat du drapeau dans sa hauteur de départ…Et cela avec aisance… la beauté du mouvement me marquait et j’étais fier de notre voisin. Les commentaires rassurants et élogieux pour le porteur et ses deux aides qui tenaient les cordes latérales de sécurité du drapeau pendant le parcours et le salut, ne manquaient pas les lendemains dans Kergroix .
Extrait du journal quotidien de Jehan Rictus ( poète parisien) en villégiature a Quiberon en août / septembre 1915: “ parti a bécane voir le Pardon de Lotivy. Soleil, chaleur que j’aime… arrivés au moment de la procession. De loin!dans les falaises et les chemins cortege chantant des cantiques, bannières claquant au vent, ornements d’Eglise. Aux alentours, cinéma de campagne; inouï; bohémiens, chevaux etiques, petites baraques, bazars, bonbons, foule, paysans en costumes bretons, paysannes, gamins, quelques cols bleus, forains sous une tente de fortune des gats boivent du cidre. Les paysannes ont sorti de riches costumes de soir, de cachmire des tabliers de soie, coiffes bretonnes. On est sur le passage du cortège, procession, chants cantiques. Puis sommes allés a la chapelle bruler un cierge. Le feu de la presqu’île n’aura pas lieu cette année a cause de la guerre et de la rareté du bois….”