Anecdote / article 7 : Avoir du beurre :
Afin d’avoir du beurre, Yves prenaient le train de 5h du matin de Quiberon pour Gestel[1]. Yves descendait de ce train à Landaul. La famille ROZO, de Saint-Pierre, y avait été instituteur et avait gardé contact avec des fermiers qui pouvaient obtenir du beurre à Yves. Une fois arrivé à Landaul, Yves devait marcher jusqu’à la ferme pour avoir le fameux beurre, et des œufs. En échange Yves amenait des vêtements pour enfants que sa famille trouvait à Saint Pierre. Au fur et à mesure que le stock de vêtements baissait, les quantités de beurre échangées diminuaient aussi. Yves devait parfois rentrer à pied de la ferme de Landaul à Auray ou Ploemel pour récupérer le train.
Anecdote / article 8 : Le cochon :
Il y avait un cochon dans toutes les familles, dans le « cluche ». Le cochon était acheté en septembre et tué par quelqu’un de chaque famille en octobre de l’année suivante.
Les cochons étaient achetés à la famille PLUNIAN ou à la famille Le QUELLEC. Les familles Saint-pierroises avaient leur vendeur attitré, et la concurrence était rude entre les deux vendeurs.
Il ne fallait pas que chaque famille tue le cochon en même temps. Il fallait espacer dans le temps pour que chaque famille ait un morceau de cochon frais sur plusieurs semaines, ce qui était bien meilleur que le lard du charnier. Les boyaux étaient lavés à la côte à l’eau de mer, puis ils servaient à faire des saucisses et des andouilles de couenne, mis à sécher sur la barre de la cheminée pour être fumées.
Anecotes / article 9 : Autres compléments alimentaires :
Un petit complément alimentaire était constitué de « gorlazeaux », sorte de petites vieilles. Elles étaient enfilées par les yeux sur un fil de fer, afin d’être séchée dans le grenier.
La grand-mère d’Yves Le LAN possédait une « demie vache » et avait donc tous les ans un « demi-veau ».
Les saint-pierrois cultivaient de très nombreux champs, pour avoir des pommes de terre, qui composaient la base de l’alimentation pendant la guerre. M. Le QUELLEC (le grand père de Jean Louis Le QUELLEC), faisait les sillons dans les champs des saint-pierrois, les familles plantaient alors leurs pommes de terre.
Anecdote / article 10 : Du paté de marsouin ?
Pendant la guerre, un marsouin c’est échoué sur la plage de Kermahé. Le père JEGAT qui était un ancien boucher, avait coupé la tête de l’animal pour faire un « pâté de tété de marsouin ». Tout le monde a essayé d’avoir un bout de marsouin, car les gens avaient peu à manger pendant la guerre. De l’avis général la chaire n’était pas très bonne. Les commerçants de l’époque ne voyant pas d’un très bon œil cette nourriture gratuite, firent jeter le reste de l’animal au large….
Anecdote / article 11: Le « Notre Dame de Lotivy » de Raphael Le Guen :
Quand le thonier de Raphael Le GUEN revenait de pèche, sa femme Maria (née PLUNIAN), installait une table, une chaise et sa caisse pour la vente directe du thon aux saint-pierrois. Ceux-ci étaient mis en conserve pour la consommation familiale.
Les merlans étaient salés aussi. « tachen Le LAN, tachen merlans »
Pendant la 2ème guerre, certains bateaux de pêche avaient le droit de sortir en mer, avec le drapeau tricolore peint sur la coque, afin d’être reconnus. Les Allemands comptaient combien il y avait de personnes à bord en partant, et au retour de pêche. Certains marins de l’équipage en profitaient pour partir pour l’Angleterre… et d’autres pour revenir en France. Le nombre à bord était toujours le même, mais les marins pas les mêmes…
Après la guerre, il y avait peu de bateaux, la pêche était bonne, il y avait beaucoup de poisson. Les chalutiers étaient devenus des navires de guerre pendant la guerre, mais pas les thoniers qui étaient à voile.
[1] Près de Lorient