Etablissement LECHAT
« Jules LECHAT », répartiteur de pêche à Lorient à la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’était reconverti à la création des criées du fait de la reprise des filières.
Dominique LECHAT nous explique : « Mon grand-père a acheté les bâtiments à Portivy, mais il travaillait en même temps à Étel ».
A l’époque les locaux sont dans un triste état. Les lieux ont été occupés depuis la fin du XIXe siècle. Toujours par une « industrie », tout d’abord par des presses à sardines, puis par des fabriques de conserves de sardines et autres petits poissons, avec des propriétaires successifs. Il y aura même une usine de chaussons tenue par M. PABON.
Jules LECHAT fera donc des travaux et créera des viviers.
« Cela restera tout de même très vétuste », souligne Dominique.
Et il ajoute avec humour :
« Mon grand-père achetait trois ou quatre camions pour en faire un; sa boîte à outil lui servait de siège pour conduire. L’usine ne se modernisera que lorsque mon père Pierre la reprendra, en 1963 ».
Pierre et Marie-Thérèse LECHAT entreprendront alors de gros travaux. Un pylône sera réalisé au niveau des viviers qui étaient encore dans le port, au niveau de l’actuel parking de la cale Est. Mais au début des années 1970, pour éviter les trop nombreux vols, le choix de créer des viviers à l’intérieur s’imposa.
C’est également Pierre qui est à l’origine du fameux logo, devenu si emblématique à Portivy. En fait, il y a eu deux logos. La version avec le chat noir qui tient dans sa gueule un poisson, et celle où il tient un homard.
« J’avais mis ce logo également sur mon magasin de Lorient », ajoute Dominique LECHAT.
« Il était connu de tous. Par contre, le homard et la langouste, qui ont également fait les beaux jours de la décoration des viviers, tiennent aujourd’hui compagnie à mes chiens dans le chenil ! ».
C’est en 1978 que Dominique rachète l’entreprise : « Avec ma femme, on a développé la vente au détail. Nous étions encore un lieu de vie important du port, des pêcheurs, mais aussi des touristes et des campeurs, qui venaient chercher de la glace. C’était aussi une attraction ».
En 1998, Dominique a dû faire face à l’évolution des réglementations et a eu à son tour à faire de gros investissements pour mettre les « Viviers Portivyens » aux normes européennes. L’équilibre se fera entre Portivy et Lorient pour l’entreprise « LECHAT Marée ».
Nicolas son fils, devient même la quatrième génération à servir la clientèle sur le port !
« Il était de plus en plus évident qu’ouvrir Portivy en dehors de l’été n’était pas rentable ». « Mais Portivy et Lorient étaient liés. D’importants impayés et la possibilité pour nos clients d’acheter en direct nous ont été fatals ». « Les banques ne nous ont plus suivis. Les viviers sont en vente depuis 2016 ».
Un espace dédié au travail depuis plus de cent ans va disparaître pour faire place à… un projet immobilier ?
5 Responses
Un grand regret qu ils ne soient plus là j adorais aller acheter mon poisson la bas.
Depuis la création des établissements LECHAT, tous les pêcheurs professionnels de Portivy remercient la famille LECHAT , c’était une structure indispensable pour la vente de la pêche à Portivy, pour des marins qui n’avaient souvent pas de moyens de locomotion à part la charrette à bras. Heureusement qu’il y avait les viviers Portivyens. Les négociations quelquefois âpres aboutissaient toujours à un accord commun et juste. Le nom de la famille LECHAT est indissociable à l’essort économique de ce petit port. Le passé est ce qu’il est et nous le regrettons bien, même dans une échelle sociale des années 50, bien plus basse qu’aujourd’hui. Dans ma mémoire subsistera toujours une famille de grands travailleurs courageux et entreprenants. Merci pour ce document.
Merci
9 saisons de 1998 à 2006, de vraiment beaux étés !!
J ai des souvenirs memorables avec toi Nicolas dans la vanette en livraison 😀
J espere que tu te portes bien ainsi que ta mère et ton père !
Et j ai aussi une grosse pensée pour tes grands parents !
Nous les regrettons bien