La "Ferme de Renaron" devient la "ferme de Port Blanc" en 1923
La ferme de Renaron avec la famille KERGALL
Ce sont les grands-parents maternels de Francis PENCALET (1932-2023) : Pierre, Francis, Marie KERGALL, né à Pontrieux en 1876 qui est laboureur et sa femme Marie, Françoise HENRY née à Plougrescant en 1875 qui est ménagère, qui sont venus dans la presqu’île vers l’année 1915 ? pour exploiter, en fermage, la ferme de Renaron.
C’est à la ferme de la falaise de Renaron que les deux derniers enfants du couple naîtrons: Herlé, Francis ainsi que son dernier frère Noël.
La famille ne resta pas longtemps sur la presqu’île. Ils ont été rapidement réquisitionnés par l’État pour redémarrer une ferme en Haute-Saône [?!].
Ils n’y restèrent que trois ans, car au retour des anciens propriétaires de la ferme, la cohabitation fut difficile. Ne pouvant réintégrer leur habitat les anciens propriétaires s’étaient installés juste en face. Il n’était pas rare qu’ils lancent des cailloux sur le toit de la ferme.
La décision de revenir à Saint-Pierre n’a donc pas tardé. Mais impossible pour la famille d’exploiter à nouveau leur ancien fermage. Un nouveau contrat (d’affermage) avait été conclu avec la famille BESSOUD. Ces derniers ont fini par acquérir la ferme puis l’on revendue à la famille Le GUENNEC en 1923.
Entretien avec Francis PENCALET
La ferme de Renaron avec la famille BESOUD:
Stéphane Le ROL nous dit : « Mes arrière-grands-parents Joseph, Émile BESSOUD (1881-1958) qui était puisatier et sa femme Marie-Laurence DUIC (1897-1975) ont tenu le fermage et ont acheté la ferme vers 1918 au départ de la famille KERGALL.
Entretien avec Stéphane Le ROL
La ferme de "Port Blanc" avec la famille Le GUENNEC :
Photo souvenir de l’achat de la ferme en 1923 familles BESSOUD & LORIOU
De gauche à droite :
- enfant ? – femme ? –
- Madame LORIOU la mère de Marie LORIOU (épouse Pierre-Marie LE GUENNEC). Elle travaillait dans la mode d’où ses vêtements « sophistiqués »
- enfant ? – Laurence DUIC épouse BESSOUD
- Joseph BESSOUD –
- Monsieur LORIOU père de Marie LORIOU
1923: Achat de la Ferme
Exploitation par Pierre-Marie et Marie LE GUENNEC (née LORIOU)
ils ont eu 2 enfants :
- André né en 1924, décédé en 1982
- Pierre né en 1928 est marié avec Hélène, ils ont 2 enfants
- Christophe 1973 exploite la ferme depuis 2022.
- Lauriane 1977 est cuisinière de métier, et habite à Pluméliau
Il y a cent ans, ce sont les grands-parents maternels de Pierre et André LE GUENNEC qui ont aidé à acheter la ferme à la famille BESSOUD pour leur fille Marie LORIOU et leur futur gendre Pierre-Marie LE GUENNEC qui allaient se marier. C’est en quelque sorte une dot à leur mariage en 1923.
M et Mme LORIOU vivaient à Vannes.
A qui appartenait la ferme avant les familles KERGALL et BESSOUD ?
La ferme vers 1923 : Pierre-Marie Le GUENNEC [3] et sa femme Marie, Octavie LORIOU
… « Nous pensons que s’est aux environs de 1880-85 que s’est installée sur la falaise cette ferme, mais nous n’en connaissons pas plus, Ce que nous savons, c’est que la bâtisse que nous voyons sur la photo a été construite entre 1985-88, avec des « cailloux », qui ont été tirés d’une carrière, à côté du bâtiment et qui ont servi aussi à la construction du café sur le port de Portivy[1]. En fait, cela se faisait souvent les gens se mettaient en commun dans le village pour construire une maison c’est ainsi qu’ils ont extrait des « cailloux » [2] pour construire, là pour le coup il y a un trou, on le voit bien et puis c’est de la belle pierre .§
Mais c’est tout ce que nous savons nous ne connaissons même pas l’année exacte. Si quelqu’un a une info là-dessus… ».
Lorsque dans les année 2000 des travaux furent engagés pour le futur « Bateau Ivre » Pierre Le GUENNEC a récupéré les « cailloux » : « Ils viennent de chez nous si on veut faire une extension ce sera toujours utile ».
Quels sont les plus vieux souvenirs de l’exploitation de la ferme ? Qu’est-ce qu’ils avaient au début ? Des moutons, des vaches, des cochons, du maraîchage ?
C’est dans les années 50 que la ferme s’est développée lorsque Pierre, le fils, est revenu de son tour de Suisse, à vélo, après ses études en 46-47. Il a fait en quelque sorte un stage à l’étranger, il est parti avec rien du tout, il a emprunté un vélo là-bas et même des godasses.
Pierre Le GUENNEC est né le 09/11/1928 à la ferme il est allé d’abord à l’école à Penthièvre en face du « Home des Pins », puis il a été en pension dès l’âge de sept ans à Arradon, après il a été à « Saint Ivy » à Pontivy et il a terminé son cursus scolaire aux « Trois Croix » à Rennes. Il a un brevet de technicien supérieur d’agronomie.
Son frère ainé, André, quatre ans plus vieux, est né aussi à la ferme le 11/01/1924 il a aussi suivi des études d’agronomie.
Dès 1923, la famille avait une bonne, Marie, pour les aider, bonne qui n’est pas restée longtemps ; en effet lorsque les « patrons » se rendaient à Vannes pour affaires, les Saint-Pierrois voyaient la bonne Marie se promener avec les atours de sa patronne, repérée surtout parce qu’elle portait un chapeau !
C’est vers 1924 que Maria le LOUER, la nouvelle bonne s’installa à la ferme, elle avait 17-18 ans elle restera à la ferme toute sa vie.
[1] Futur café du Port Blanc, puis Au soleil couchant, aujourd’hui le « Bateau Ivre ».
[2] Un établissement gaulois à Runaron, commune de Saint Pierre Quiberon – Annales de Bretagne, tome LXXV, 1968, pp 149 à 152.
Christophe : « Il y a plein de cartes postales où l’on voit une femme sur la falaise gardant des moutons ou des vaches, eh bien c’est Maria. Maria je me souviens c’était la bonne, elle ne s’est ni mariée ni rien elle est restée vouée à ma famille ».
Tellement attachée à la ferme qu’elle fût enterrée à Saint Pierre dans le caveau familial en 1985.
« Maria gardait les vaches mais elle allait aussi livrer le lait à Saint-Pierre, elle allait avec une charrette à bras et elle peinait car les rues n’était pas goudronnées, elle faisait la livraison, elle avait sa tournée, elle faisait du porte à porte comme ça se faisait avant et puis elle avait les clients habituels ».
Christophe : « Le chemin qui traverse la propriété a été fait en 56. Le chemin d’avant était un chemin de sable, on est dans la falaise il a été fait par mon père avec mon grand-père et mon oncle ; ils ont cassé des cailloux avec une toute petite masse, ils mettaient des cailloux là et ils cassaient comme ça pour carrosser la route ».
Christophe : « Il faut savoir que pendant la guerre mon père m’a dit que les Allemands avait réquisitionné le pauvre cheval qu’ils avaient, il s’appelait « Gentil ». Pourtant mon grand-père était content, il avait pris un cheval boiteux et puis voilà si tu prends un trop beau cheval, ils vont te le piquer les Allemands, ben non ils l’avait embarqué quand même. Comme ils l’avaient réquisitionné, ils se sont retrouvés sans rien et quand mon père et André revenaient de l’école ou pendant les vacances, c’est eux qui tiraient sur la charrue, qui remplaçaient le cheval, ils labouraient et mon grand-père était derrière à tenir la charrue et donc ça du coup, c’était pendant la guerre et à la sortie de la guerre en 46 ou après je ne sais pas en quelle année mon père a eu son premier tracteur c’était un « Pony ». Après, ils ont gardé deux, trois sous, ils se sont fait rembourser de ce qu’ils avaient prêté à droite, à gauche et ils sont repartis avec un autre cheval. Ils labouraient derrière la ferme là-bas le long du bois parce que j’ai vu des photos des années 50 ils cultivaient en haut vers la falaise.
En 1957, il y a eu une extension avec la construction d’une étable à côté du bâtiment. Il y a eu jusqu’à 33 vaches.
Quand avez vous arrêté les bêtes ?
Christophe nous dit : « La dernière vache est partie en 2003, c’est moi qui est fait vêler la dernière vache. Elle avait beaucoup de lait, mais mon père était fatigué , en juin avec la saison qui arrivait, il ne pensait plus pouvoir la traire . Elle était gentille, il y a une photo de mon père et de SA vache.
C’était SA normande il l’emmenait à la pâture, les ânes étaient déjà rentrés, mais la vache restait trainer, alors de temps en temps, comme il n’ avançait pas car il restait beaucoup discuter, elle le poussait, lui mettait un coup de tête eh ! Avance ; elle se retournait faisait meuh ! Elle était balaise ! – Oui ça va, j’arrive… »
Hélène nous dit : « Elle est partie en 2003 elle ne voulait pas quitter la maison, le marchand de vache pour l’emmener a fait un trou dans son pis et lui a cassé la queue, Pierrot était chagriné, elle ne voulait pas s’en aller. Pauvre vache, elle savait où elle allait. On ne sait pas trop où elle a fini. On aime nos bêtes. »
Christophe : « A propos de vache, après-guerre mon père allait veiller les vaches qui vêlaient, il en parlait, bien sûr, il n’y avait pas de caméras ni de trucs modernes, à la lueur d’une bougie. II allait chez les gens, pour les aider, à plusieurs ils veillaient la vache, ils jouaient aux cartes, Il restait la nuit là-bas, jusqu’à deux heures du matin et puis ben après la femme qui était partie se coucher reprenait le relais vers cinq-six heures quand le mari allait se coucher en disant : bah non c’est bon ça sera pas pour ce soir et puis ils surveillaient la lune. C’était pas une corvée. »
D’ailleurs, mon père jouait beaucoup aux cartes, il jouait à « la vache[1]« . Il aimait bien « la vache » comme ça il faisait : le borgne et tout, moi j’ai jamais joué à la » vache » mais je me rappelle les mimiques que mon père faisait ».
[1] le « Jeu de la Vache », d’origine espagnole, est un jeu de cartes par levées, pratiqué par quatre personnes (deux contre deux). Il se joue avec des signes codifiés, qui permettent aux coéquipiers de se communiquer des informations sur leurs cartes durant la partie.
Une anecdote : Une « parisienne » qui venait chercher du lait à la ferme un samedi dit à mon père :
- Monsieur GUENNEC je vous dit à lundi pour le lait »
- Mon père répond bêtement :
- Ah bon, vous allez à Belle-Ile, vous allez vous promener demain ? »
- Bah non, mais demain on est dimanche » fait-elle comme ça
- Bah le dimanche il faut bien que j’aille traire ma vache »
- Parce que les vaches donnent du lait le dimanche ? »
Mon père s’amusait avec cette anecdote ça c’est une anecdote vraie qu’il nous a toujours racontée.
Quelle évolution avez-vous vu au sein de la ferme ?
Il y a eu le travail sans tracteur, après il y a eu les tracteurs, il y a eu les animaux puis après il n’y a plus d’animaux, et ensuite du maraîchage.
Christophe : Les tracteurs : « Dans les années 50, il a eu un « Pony » et après il a eu un » Deutz », un « D25 » ou un « D15 », je ne sais plus et puis après à la fin il y a eu son « McCormick » neuf. On l’a toujours. Je l’ai démarré il y a 4/5 ans j’ai tiré dessus d’ici le parking « Popopopo » et celui-là il doit être de 1958 comme ça, voilà. Parce que son « Deutz » il avait un défaut c’est la marche arrière, c’est la boite de vitesse qui s’emmêlait.
Le « Pony » c’était un moteur à essence, c’était un moteur de 403 qu’il y avait dessus, c’était le tout début il l’a gardé un an ou deux et puis après il a eu celui-ci qui était un diesel, « McCormick » un international ça s’appelait, « IH ».
Tu sais le père voulait acheter un « David Braun » et moi je lui avait dit : « Tu ne vas pas acheter un « David Braun » qu’est que tu veux qu’on en fasse, prend plutôt un autre. Alors le père a acheté un « 550 » à BREJEAN, je crois, c’est là où nous allions acheter les plants de patate ; en 1971, 10 000frs il l’avait acheté le « 550 » il était de 69 et parce qu’il était plus costaud pour aller à la côte, lorsqu’il allait chercher du goémon.
Est ce que vous utilisiez le goémon comme engrais ?
Christophe nous explique : chaque année, en octobre -novembre, après le ramassage des dernières pommes de terre, lors des premières tempêtes, mon père allait ramasser du goémon.
Il guettait la météo, s’il y avait un changement de vent, « le goémon pouvait monter ».
Mon père a ramassé le goémon jusqu’en 2002-2003, principalement à Toul Bragne et aussi dans le port de Portivy, parfois au Fozo. Mais la plage de Penthièvre après le Fort était trop loin pour lui.
Le goémon était remonté et stocké en tas sur la butte (le parking actuel où « Sillages » a son local). C’est vrai qu’il y a beaucoup moins de goémon qu’avant; moi j’ai vu au Toul Bragne des tas de goémon, je rentrais dedans, je tapais dedans c’était marrant et je grimpais dessus, on se roulait dedans en fait c’était pas sale.
Il y avait 2 façons de procéder pour le ramener :
- On chargeait directement la petite remorque agricole de 3,5T , puis on l’étalait au croc
- On chargeait l’épandeur à fumier, il fallait alors un tracteur plus puissant de 45-50 CV pour ramener les 5-6 T de goémon
En 1969 les grands-parents ont fait le partage des biens à leurs deux fils.
Hélène : … «Quand je suis arrivée en 1972 , je n’ai pas épousé un homme, j’ai épousée une famille et c’était difficile de mener avec mes beaux-parents et André qui étaient toujours là ». Alors en 1977, on a séparé les activités et André a pris le camping et Pierrot la culture.
Christophe : … « Il y a eu moins d’animaux parce que l’on a gardé des vaches quand même, moi j’ai connu dix vaches je m’en rappelle. J’ai traie les vaches vers 7-8 ans . Je ne me souviens pas de mon grand-père et alors j’avais quatre ans ».
Hélène : « Il y a une photo de toi tout gamin à la pointe de Beg en Aud, il y a 14 vaches ».
En 72-73 il y a eu la rénovation de la ferme, avec l’apport des demi-lunes (les chiens-assis) au niveau de la toiture, des « Quiberonnaises » qui venaient de » l’Économique » de Plouharnel. Il y a des portes qu’on a transformées en fenêtres et inversement.
Quand avez-vous commencé le maraîchage ?
Christophe : « Dans les années 70/80, nous nous sommes concentré sur du maraîchage plus que sur l’élevage ou du lait, parce qu’il y a eu un peu la crise du lait partout après il y a eu l’histoire de la « vache folle » ça n’a pas facilité les agriculteurs qui étaient 100% élevage quand tu vois que c’est 400€ la tonne de lait il te faut avoir beaucoup de vaches. Mon père a essayé de développer l’agriculture. La ferme s’est plus développée, ils faisaient des légumes, beaucoup de légumes ; poireaux, salades etc. On allait livrer les légumes chez BOULAIRE c’était un demi-gros au Manemeur, quand nous avions un excédent de production, bah voilà ».
Hélène : « Pendant l’été, ma belle mère faisait de la vente de légumes à la ferme et moi j’ai continué ».
Une anecdote : En 76, l’année de la sécheresse, il y avait un étalage à la ferme et nous vendions les salades avec un seau d’eau, parce qu’il n’y avait pas d’eau dans le service d’eau. Si c’était des carottes c’était pareil. Nous avions un puits ; une salade, un seau d’eau. Autrement ils n’achetaient pas de légumes, ils n’avaient rien pour les laver et ça les arrangeaient bien, ils s’en servaient pour la chasse d’eau et tout. Ils venaient avec un seau et on remplissait le seau.
Christophe : « En 76, il y avait quand même de l’eau au Parco, à la demande conjointe de Le TALLEC et de mon père la commune à fait creuser une réserve au Prado par eux deux, parce qu’ils avaient des terrains à côté qu’ils cultivaient c’était pour deux raisons principales, la première c’était pour pouvoir servir d’arrosage pour les agriculteurs locaux du coin ; le père QUELLEC aussi qui cultivait juste un peu plus haut, ici il y a eu MÉNARD, tout le monde venait avec une tonne à eau remplir et puis il y avait aussi pour les pompiers, pour d’éventuels feux d’avoir une réserve d’eau était utile ».
Hélène : « En 78 , j’ai commencé dans la caravane, dans le terrain». Pierrot et moi on avait une méhari pour transporter les légumes, c’était drôle , une voiture en plastique…
« On faisait aussi des plants, des plants de poireaux, des plants de légumes. Dans les années 60 , début 70, André et sa mère faisaient des tournées à Quiberon avec « l’Estafette », ils allaient vendre des plants et des légumes en porte à porte. Les gens achetaient des plants pour repiquer chez soit.
Christophe : « Des plants de poireaux, des plants de choux, des artichauts aussi on avait un hectares d’artichauts au pied du moulin de Portivy ».
Hélène : « Pierrot faisait aussi les choux-fleurs, plein de choux-fleurs. Les soirs d’été quand je faisais les légumes j’étais toute seule aux champs; il fallait que je fasse 60 bottes de carottes, 15 bottes de poireaux, certaines fois je faisais plusieurs douzaines de bottes de radis ça prend du temps. Et avec tout ça je terminais à la nuit. Il y avait la famille qui aidait mais je me retrouvais toute seule à faire les légumes. Je ne ramassais pas les patates ».
Christophe : « Moi c’est simple, il me faut trois minutes pour faire une botte de radis alors calcule combien tu en fait par heure. Hein, ça fait pas beaucoup ».
Vous n’avez pas des histoires sur les doryphores ?
Christophe : « Les doryphores ? Si. Mon père disait que pendant la guerre ici même il y avait les patates, ils appelaient deux, trois enfants du coin et ils avaient un sou par boite de conserve remplie de doryphores. De même pour moi, mon père me disait : « eh, va chercher des doryphores comme ça tu auras un sou ».
« Dans le champ en face, une année, il y avait plein de doryphores ainsi que sur la route, les doryphores traversaient la route et elle était rouge. Parce que les voitures roulaient dessus, rouge de doryphores ! »
Christophe : « Ma mère faisait les volailles, un peu de canards au moment de Noël. On a jamais fait de foie gras mais on faisait des canards et des oies, dans les années 80. Des canards sauvages lorsque Madame BERTHOU venait : « un sauvageon » elle avait un accent alsacien à couper au couteau ; « Ah vous me mettriez bien un petit sauvageon », un petit sauvageon c’est un canard sauvage ».
Hélène : « Les canards et les oies que je plumais. Et j’avais au moins 150 lapins, il fallait les nourrir »…
« Une fois que Pierrot a dit : j’arrête de travailler il n’a plus rien fait. Je lui disais viens voir un peu mes cultures… mais il ne voulait plus. Il voulait que je prenne la retraite en même temps que lui, c’était pas possible ».
Christophe : « Et du coup ma mère a repris de 91 à 2021 l’activité agricole malgré tout pour continuer de travailler dans les champs et moi aussi depuis les années 2004-05. Il faut dire que le père ne montait plus trop sur les tracteurs. Moi j’ai repris depuis 2021 donc depuis 1er janvier 2022 juste pour finir l’histoire. En fait je suis la 4ème génération, plutôt la 3ème, mais il y a eu une pseudo 3ème génération qui c’est intercalée parce que la différence d’âge entre mon père et ma mère vu qu’il y a 22 ans de différence a fait qu’elle a travaillé bien au-delà de ses limites, elle a cotisé pendant 54 ans ½ ».
Hélène : « Mon premier salaire a été en juillet 67. J’ai pris ma retraite en 2021 ; 54 ans ½ de cotisations pour avoir une superbe belle retraite ! »
NDLR – 54 ans de cotisations ! Une vie de travail ! Vous n’avez pas chômé dans votre vie ! C’est une boucle de plus de cent ans.
§ Il y a une forte chance pour que cette ferme sur la falaise de Renaron, ait été construite dans une localisation où existaient des habitats gaulois. En 1968, Pierre Le GUENNEC, attire l’attention de l’archéologue Gildas BERNIER, sur le fait qu’à côté de la ferme sur la falaise un lotissement se construit et la pelleteuse a découvert : … « Deux structures déjà abîmées par la pelleteuse, étaient apparues sous 2 m de sable, et à 0,40 m du vieux sol. Elles étaient distantes de 6,60 m l’une de l’autre et à deux niveaux différents le site fût fouillé. Il en a été conclu que la dune s’étendant de Renaron à Kervihan a été parsemée de villages Vénètes à l’époque de l’indépendance et de l’abondance ; des poteries recueillies dans l’oppidum de Beg-en-aud, ainsi que trois monnaies datées de 56 avant J.C., époque de la défaite subie par les Vénètes, apportent une confirmation de l’importance du peuplement. »
8 Responses
Merci pour ce beau récit, André et sa mère habitait en face de chez mes grands parents, Marcelline et Edmont Rodet.
Merci pour ce magnifique récit
Nous allions en vacances dans cette ferme avant qu il y ai le camping
Je me souviens que mes parents aidaient Hélène et Pierre a la ferme si ils avaient besoin
❤️❤️❤️❤️
Merci
Que de bon souvenir dans cette ferme que j ai connue dans les années 60 merci a la famille le Guennec
merci a toi frère de la COTE
Magnifique récit! et belles photos!
Bravo, j’ai bien connu La famille Le Guennec quand j’allais chercher du lait avec ma mémé Titine. Le lait était mis dans des bouteilles de limonade avec un sparadra collé et le nom de chaque famille porté sur le sparadra. Les bouteilles étaient disposées à l’ombre sous un arbre dans la cour de la ferme. C’était en quelque sorte, le premier self-service du village. Bravo pour ce document.
Bonsoir oui Pierrot avec ça voie cassée et Maria qui gardait les vaches dans les dunes autour de kergroix
Beau témoignage.
J’ai fait construire ma première maison juste derrière la ferme Le Guennec, les fouilles avaient été faites à proximité, l’autre côté de la rue. Dès que l’on remuait le sable, c’était des quantités de coquilles d’huitres phénoménales que l’on mettait à jour. Sous la maison, dans le vide sanitaire, il y avait de nombreux fragments de poteries. Au cours d’une extension à proximité, les maçons avaient mis à jour un squelette et des poteries, mais l’entrepreneur avait préféré cacher la découverte, pour ne pas voir les travaux bloqués.
Pierre Le Guennec avait un frère et une sœur. Tout d’abord Christine, Titine, figure emblématique qui habitait Renaron. Elle avait des vaches et en vivait. Elle contait à merveille la légende des moines rouges des Birvideaux. Mes souvenirs d’elle vont surtout… au réglisse qu’elle avait dans son jardin.
Son frère Jean habitait la maison attenante de celle de sa sœur. Marié à Julienne Kerzérho c’était le seul de la famille à s’être tourné vers la mer. Son épouse est décédée au cours de la guerre de la tuberculose. Ils avaient un fils prénommé Jean. Remarié après la guerre avec Madeleine Moello, (le petit bistrot, en haut de la rue de Renaron) ils eurent un fils, Joël.
Jean Le Guennec est mort peu après la guerre, asphyxié par les émanations de gaz du moteur de son bateau. J’ai une photo de ce bateau amarré dans le port de Portivy après sa mort, un joli sloup.