La serraticulture à Saint-Pierre Quiberon…

Extrait de l'article

La serraticulture développée dans les années 1960 à Kerhostin par M Herter dans sa villa. Découvrez cette innovation souvent méconnue

Participants à la rédaction de cet article

Rédaction et recherches par Jean-Claude Martin

Copie des images et textes interdits sans l'autorisation de KER1856

La serraticulture quésaco (comme on dit en occitan) ?

Encore un mot savant dont personne ne connaît la signification. Et en plus à Saint Pierre Quiberon. Qu’est-ce qu’ils ont encore trouvé à inventer.

Comme la princesse Bacciocchi qui a tenté, en son temps, d’implanter la culture de l’huître (l’ostréiculture), Un Saint pierrois a développé la serraticulture, la culture des crevettes.

Cela se passait en 1967 à Kerhostin. Si vous vous en souvenez, n’hésitez pas à nous le dire.

L’élevage de crevettes, ou pénéiculture (ou même crevetticulture), est une branche de l’aquaculture qui consiste en l’élevage de crevettes marines pour la consommation humaine.

La production commerciale de crevettes d’élevage a commencé dans les années 1970 et a connu une croissance très rapide, stimulée par la demande aux Etats Unis, au Japon et en Europe. La production totale a dépassé 1,6 million de tonnes en 2003, pour une valeur de 9 milliards de dollars. Près des trois quarts des crevettes d’élevage sont produites en Asie en particulier en Chine et en Thaïlande. Le reste provient principalement d’Amérique latine, dont le Brésil est le premier producteur. Le principal pays exportateur est la Thaïlande.

Palaemon Serratus

UN INVENTEUR BRETON

M HERTER est né à l’île de Bréhat, d’une mère native de l’île et d’un père américain, donc l’envie de découvrir et le sens de l’innovation étaient bien implantés dans ce personnage.

La villa Herter à Kerhostin

Mais pourquoi la crevette ?

Il ne s’agit pas de n’importe quelle crevette. La crevette grise n’est pas assez rentable car facilement accessible et pas très chère à l’époque. Non, Il s’agit de la crevette – bouquet dont le nom savant est palaemon serratus, c’est de là que vient le nom de serraticulture, et son prix élevé rendrait rentable cette exploitation.

Mais en 1965, ce genre de culture n’existait pas. M HERTER a acquis au Japon, dont les habitants sont friands de ce décapode, le droit d’exploiter certains brevets et la connaissance avancée des japonais dans la matière.

Emplacement de l’ancien laboratoire

A l’époque on ne connaît pas grand-chose de cet animal, et notamment de sa reproduction. On estime qu’à l’état naturel, son taux de reproduction est de 1 pour mille, ce qui explique la rareté de cet animal. Les centres d’élevage au Japon atteignent de taux de 40%, ce qui est énorme, et M HERTER, après une année de recherche atteint le taux de 10%, très satisfaisant.

Ces progrès ont été obtenus dans le laboratoire et les viviers que M HERTER a installé dans sa maison de Kerhostin.

Au vu de ces résultats encourageants, et notamment au fait que les premiers animaux capturés se sont reproduits et que leurs enfants élevés en vivier font de même, il est temps de passer à l’étape d’exploitation.

L’EXPLOITATION

Et c’est dans la rivière d’Etel, à proximité de Pont Lorois (Plouhinec) que la première ferme a été créée et que quelques centaines de kilos de crevettes pêchées dans la région ont été mises en culture, et commencent à s’acclimater dans la ferme aquacole (ou plutôt serraticole) du Bisconte.

Mais cette exploitation s’est rapidement achevée. Nous n’en connaissons pas la raison, si nos lecteurs peuvent nous éclairer. Probablement que les rendements n’étaient pas assez élevés, ou que la consommation de ce type de mets n’est pas assez généralisée dans notre pays, alors que les États Unis et l’Asie sont friands de ce mets. Il est vrai que la crevette consommée dans ces pays n’est pas la même.

Villa Herter avec au premier plan le bassin de captage d’eau de mer

La production aquacole Calédonienne est réalisée sur une espèce peu diffusée : Litopenaeus stylirostris (la crevette bleue du Pacifique). Cette espèce, qui a une excellente qualité gustative, a vu pour des raisons techniques, sa production passer de près de 2 000 tonnes il y a une dizaine d’années à moins de 1 000 tonnes. Ces produits sont principalement destinés au marché japonais et au marché local.

L’élevage de crevettes Penaeus japonicus (ou crevettes impériales) dans les claires à huîtres réalisé par une vingtaine de producteurs, représente environ 40 à 50 tonnes. Ces produits sont essentiellement commercialisés en vente directe et localement (30 à 40 € par kg en direct).

Enfin, on commercialise en France environ 350 tonnes de crevettes rose, Palaemon serratus (dite crevette « Bouquet ») par an pour une demande estimée à 800 tonnes. Le prix moyen à la Marée de Rungis (02/06/2017) est de 50€/kg bouquet cuit.

M HERTER était donc un visionnaire mais actuellement c’est plutôt la crevette Penaeus monodon qui correspond au goûts du public. Il n’empêche que cela aurait pu être une belle aventure économique.

Commentaire de Jean-Yves Le Port que nous avons intégré dans cet article

J’ai connu et vu Mr HERTER qui a commencé à élever des crevettes japonaises, dans son garage, dans des bassins, avec l’eau de mer captée par des pompes, il avait fait venir un japonais, qui avait des connaissances pour travailler dans son exploitation, ce dernier s’est marié avec une de mes cousines éloignée, vu que les résultats étaient encourageants, il a fait construire peu de temps après deux grands bassins, entre  “Mané Gwen” et « Mentor » sur la commune de Plouharnel, côté océan. J’avais des copains qui travaillaient pour lui là-bas dans son exploitation, l’eau de mer était pompée, juste en face ! Mais il y avait beaucoup de problèmes avec les pompes qui se bouchaient avec le sable, au bout d’un an ou deux, l’exploitation a été arrêtée car pas assez rentable et trop couteuse, les bassins ont été comblés il y a peu de temps par le conservatoire du littoral !

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