Extrait de l'article

Bien avant toutes les concessions automobiles actuelles, le garagiste était l'assurance d'une réparation rapide et efficace. Vous souvenez-vous du garage Périon qui se trouvait rue Curie ? Et de Mme Périon mère et de sa boutique de couture ?

Participants à la rédaction de cet article

Entretien de Soizick Périon par Gaël Le Bourgès et Jean-Louis Guého.
Rédaction Jean-louis Guého

Copie des images et textes interdits sans l'autorisation de KER1856

En 1936, Alice et Pierre s'installent à St Pierre

C’est en 1936 ou 1937 qu’Alice et Pierre PÉRION venant de Saint Goustan ont loué à une dame un terrain, dans le centre du bourg, où il y avait une petite maison dans le fond d’un jardin « les Buissonnets » ils se sont installés là avec leur premier enfant, leur fils Maurice.

A Saint Pierre la famille PÉRION s’agrandit : deux filles naissent ; Alice en 1936 et Claude (Claudette) en 1937.

A côté de la maison il y avait encore la grande citerne de la « distillerie[1] » et devant la maison coulait un ruisseau vers la mer afin d’alimenter en eau douce l’usine du Port d’Orange. Cet emplacement marécageux s’appelait « le Poul Bezine [2]». Ils avaient alors comme voisin : le boulanger Le GLOAHEC, un maréchal-ferrant et un ferronnier.

Certains jours de pluie, Pierre était obligé de mettre des bottes pour rentrer chez lui.

1966 - Alice la mère de Maurice Périon
1963 - Les Buissonnets

Alice qui était couturière de métier a ouvert un magasin en bordure de la rue Curie où elle vendait des sous-vêtements et confectionnait des déguisements pour le carnaval.

Pierre, son mari dans un local à côté de la maison, commença à faire quelques réparations pour les véhicules automobiles dans un bâtiment qu’ils ont construit à côté du magasin.

Rue Curie, le premier garage,
Le garage Périon, on peut voir au fond la distillerie actuellement le Centre Culturel

À côté du garage de Pierre, il y avait encore la « distillerie », propriété de la famille LE GLOAHEC. Elle sera démolie pour faire place à l’actuel Centre Culturel, après avoir servi un temps de dépôt de charbon.

Maurice Périon développe le garage familial

Maurice est né à Saint Goustan en 1929. Il a fait son service militaire au Cadre Noir de Saumur il était mécanicien sur les chars et c’est lui qui a vraiment développé le garage. Il en a fait une entreprise importante dans le bourg.

1959, enseigne du garage Périon

Maurice, pour agrandir le garage de son père, a d’abord acheté en 1956, une parcelle de terrain de la « distillerie » d’une superficie de 136m² à Monsieur MANUEL, propriétaire de la « distillerie[3] ». Maurice a ensuite acheté le hangar couvert qui était derrière et le jardin à Monsieur MARTIN et Madame BOURSICOT. Cela a permis d’agrandir l’entreprise de 300m² et de développer l’affaire.

Puis il a fait construire le bâtiment que certains ont connu

1980 le garage

Lorsque le terrain sera transformé en parking, le magasin et la maison seront détruits pour permettre d’ouvrir un accès au « Manoir de Kerdavid » par la place du marché.

C’est en 1992 que cessa l’exploitation du garage et que la municipalité s’est portée acquéreur du bâtiment et y a aménagé, des logements ainsi que des salles de réunion ; l’été l’ancien bureau du garage (à gauche) servait d’annexe à la gendarmerie de Quiberon. Le local de droite a servi d’Office du Tourisme.

2011 destruction du garage

C’est en 2011 que le garage « PÉRION », rue Curie, a été démoli pour faire place à la résidence « Roz Avel » de quinze logements.

[1] A l’emplacement actuel du Centre Culturel – la rue derrière le Centre Culturel qui rejoint Kerdavid porte d’ailleurs le nom de rue de la distillerie.

[2] Littéralement en breton : le trou puant

[3] Et aussi de la conserverie « La Bonne Bretonne »

Les souvenirs de Soizick, la fille de Maurice et Fernande Périon,

Je pense que mes grands-parents ont loué cette petite maison et c’est mon père qui a racheté le terrain où il y avait la maison de mes grands-parents. Il a racheté cette parcelle-là avec le garage sûrement, en deux fois, il n’a pas dû acheter tout en même temps. 

Mon père lorsqu’il était conseiller municipal était au comité des fêtes et pour le Mardi-Gras, ma grand-mère a fait 250 costumes, je crois, elle n’arrêtait pas de faire des costumes parce que j’en ai essayé quelques-uns, elle testait sur moi.

Ma grand-mère faisait de la couture, je ne sais pas si vous vous souvenez de la mercerie PADELLEC qui était sur le port parce que moi, gamine j’allais chercher du fil pour ma grand-mère parce qu’elle n’a pas fait beaucoup de mercerie dans son magasin, j’allais chercher les fermetures « Eclairs », les fils et tout ça chez PADELLEC par contre ce que je sais c’est qu’elle a vendu des sous-vêtements pour femmes, des soutien-gorge. Elle vendait des « Rasurel  » et d’autres marques comme Playtex.

Mon père en bonhomme Michelin

Ensuite, elle a fait aussi la blanchisserie « Clairette ». Les gens venaient déposer leur linge, les draps et moi je mettais les draps dans des gros sacs et le camion passait récupérer tous les draps c’était un dépôt de blanchisserie. Elle a aussi vendu des pulls « Saint James ». Mais au début elle a commencé à faire des costumes de carnaval elle faisait surtout de la couture. Moi j’appris la couture avec elle. J’ai encore la machine à coudre de ma grand-mère la « Starlette » de Singer.

Ma grand-mère m’a raconté que pendant la guerre, entre 44 et 45, pendant la « poche » de Lorient, elle avait un laisser-passer pour sortir de la presqu’ile afin d’aller à l’hôpital d’Auray avec sa petite dernière Alice, qu’elle emmenait en cariole jusqu’à l’hôpital à pied pour lui faire suivre son traitement et faire des piqures. Alice est décédée d’une polyarthrite aiguë à l’âge de neuf ans. Ma grand-mère faisait la route à pied. 

Au début de l’atelier de mon grand-père, mon père qui a commencé à travailler à l’âge de treize ans me racontait qu’ils n’avaient que 50frs de l’époque d’outillage pour commencer à travailler et qu’ils avaient monté le hangar en bois qui était au départ avant le garage.

Au début du garage, il n’y avait pas de pompes à essence. C’est ma mère Fernande qui a pris la décision de faire installer des pompes d’abord CALTEX ensuite ELF puis en fin AVIA. Comme bien des femmes d’artisan elle n’avait pas de salaire aussi grâce à SES pompes elle faisait un petit pécule et nous les enfants, mon frère, ma mère et moi nous partions une semaine, sans mon père ; parfois à la montagne ou voir les décorations de Noël à Paris. C’était une sorte d’émancipation de la femme.

Insolite !

Chars 1967

Un client connu

1978 Maurice Périon avec Eric Tabarly
Pompes Caltex
et enfin AVIA

A l’époque ou le garage fonctionnait, à gauche il y avait le bureau où ma mère tapait les factures.

Puis pompes ELF

A droite c’était le local pour les moteurs de bateaux parce que mon père était à la SNSM, il réparait les moteurs de bateaux de la SNSM. Il y avait les marques de moteurs Johnson, Evinrude,  je faisais les mélanges pour les mobylettes mais aussi pour les moteurs de bateaux. Mon père avait demandé chez Elf s’il n’avait pas des petites tailles de « bleu » avec Elf écrit dans le dos et tous les étés je travaillais à la pompe à essence. 

Photo de 1967  les enfants de Fernande et Maurice Périon. 

Tous nos remerciements à Soizick et Yannick pour cet entretien et ces photos. 

2 Responses

  1. bravo pour cette histoire
    effectivement, avant d’être affilié AVIA, le garage arborait l’enseigne Caltex et dans la nuit du 27 avril 1967 … « les ronds rouges arrivent », slogan de la campagne publicitaire pour le lancement de la marque Elf. Tous les employé d’Elf s’étaient d’eux mêmes mobilisés pour repeindre en une nuit les devantures des stations en blanc avec un seul grand rond rouge : au petit matin toutes les stations Caltex de France étaient devenues Elf.

  2. souvenirs d’enfance, mes grands parents avaient une maison à kerbourgnec, j’ai connu ce garage, mon pere faisait reviser sa voiture l’été.

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