L’usine d’iode de la famille Le Glohaec au début du XX e siècle, sur le Port-d ‘Orange. Annie Henrot et son fils Jacques, descendants directs de la famille Le Gloahec qui a profondément influencé le développement du bourg de la commune de Saint-Pierre.
Saint-Pierre-Quiberon et le Port d’Orange n’auraient pas connu le même développement sans la famille Le Goahec. Célestin Le Gloahec, qui devint maire en 1871, est à l’origine de l’installation de l’usine d’iode et de l’actuel quai. Annie Henrot et son fils Jacques, descendants de ce visionnaire, vivent encore à Saint-Pierre dans la maison familiale.
L’histoire de la famille Le Goahec et de son extraordinaire ascension a débuté à la Révolution, alors que le boulanger de Saint-Pierre prit la décision avec son fils quirataire des pêches, d’envoyer étudier le petit-fils, Célestin Le Gloahec, chez les Jésuites à Vannes. « C’était l’arrière-grand-père de maman», explique Jacques Henrot, qui poursuit : « Auprès des Jésuites, mon ancêtre qui s’est passionné pour la chimie a appris que les Anglais avaient mis au point un procédé d’induction pour traiter les algues et produire de la soude et de l’iode Célestin se rendit en Angleterre et en plein XIXe siècle il
un pays minier en pleine industrialisation. De retour à Saint-Pierre, le jeune homme a convaincu son grand-père et son père de le financer pourarmer des goélettes et se lancer sur une double activité ».
Naissance du commerce avec l’Angleterre L’Angleterre avait en effet besoin de bois pour étayer les mines de charbon. Et la Grande-Bretagne, en tant qu’île, avait des ressources en algue bien supérieures au nôtre. C’est ainsi qu’a commencé le commerce entre Saint-Pierre et l’Angleterre échangeant bois contre algues. Quant à lui, «le premier bâtiment de l’usine d’iode a été construit en 1846, ajoute Jacques Henrot. Et bien vite il a fallu construire un quai pour simplifier le déchargement des bateaux. Le quai est toujours là et se nomme d’ailleurs le quai « Le Gloahec ». L’usine servait à produire de l’iode à partir de pains de soude livrés par les goémoniers. C’était souvent un revenu d’appoint indispensable pour les femmes de pêcheurs en hiver ». Son fils, Ludovic, a repris les affaires. L’usine saint-pierroise marchait à plein et c’est ainsi que la famille s’est installée à proximité faisant construire de belles demeures au Port d’Orange. Celle du patriarche, Célestin, était située à l’emplacement de l’actuel Hôtel de la plage. La résidence du fils Ludovic est actuellement la maison de famille près de la mairie.
Une deuxième usine dans le Finistère Avec l’ouverture d’une deuxième usine d’iode à l’Aber-Wrac (Finistère), les affaires étaient prospères jusqu’à la crise dans le milieu des années 20. Les États-Unis à cette époque avaient en effet mis au point un procédé beaucoup plus simple pour obtenir de l’iode. La troisième génération, Victor, Simone et Lisette Le Gloahec avaient à relever le défi, mais c’est outre-Atlantique pour Victor que l’aventure de l’iode a continué. L’usine d’iode a été rachetée par un consortium capitalisé par l’Etat. « Cela a été la fin de l’usine de Saint-Pierre. Pendant la guerre, les affaires ont périclité et à la fin du conflit, l’usine a été rachetée par la conserverie », conclut Jacques Henrot.
14/05/2021 Le Télégramme – Qu’aurait-été la commune sans son usine d’iode ? https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20070907&article=1545427&type=ar 2/2
Une réponse
Bonjour,
Merci pour ces informations très intéressantes,
Juste une question : L’ ancienne distillerie à l’emplacement du centre culturel de St Pierre servait elle également a distiller de l’iode et a t’elle remplacée celle du port d’Orange ??
Merci par avance.
Joël Le Nouen