En Bretagne, nous connaissons les ajoncs, les genêts, pour ceux qui fréquentent le littoral il y a aussi le chardon bleu ou panicaut de mer, on connaît aussi les armeries maritimes ou gazon d’espagne.
Mais qui sait que nous possédons sur notre territoire quelques belles espèces d’orchidées, ainsi que des plantes rares.
Je ne parle pas des plantes ramenées par des passionnés d’horticulture, mais de celles qui fleurissent naturellement car elles ont trouvée le biotope qui leur convient.
LES ORCHIDEES
Priorité aux orchidophiles et commençons par
LISTERE A FEUILLES OVALES (Neottia ovata)
On peut la trouver, mais rarement, dans le bois de Penthièvre et au Bego (oui je sais ce n’est pas à St Pierre, mais quand même…). Chez nous elle fleurit en avril.
C’est une plante vivace avec une tige dressée qui peut atteindre 60cm.
ORPHRIS ABEILLE (Orphrys apifera)
Vous la trouverez dans le secteur de Kergroix et sur le sentier cyclable de la cote sauvage au niveau de Kerniscop. Elle fleurit en avril/mai.
Son habitat se trouve en général en pleine lumière ou à mi-ombre. Elle est pollinisée par des abeilles solitaires au moyen d’une odeur imitant celle de l’abeille femelle. S’il n’y apas de fécondation, alors notre orchidée a recours à l’autofécondation.
ORPHRYS DE LA PASSION (Orphrys passionis)
Vous pouvez la voir à proximité du parking du Port Rhu, et au moulin de Kerboulevin, elle fleurit en avril et est très rare. Elle est protégée. C’est une plante robuste qui porte en général de 4 à 6 fleurs.
Au moulin, elle est présente sur 1/2 m² depuis au moins 40 ans . Elle a résisté aux travaux, terrassement, robuste en effet…
ORCHIS A FLEURS LACHES (Anacamptis laxiflora)
On la trouve sur des terrains humides et fleurit entre avril et mai.
Elle a été nommée laxiflora du latin laxus (lâche) car les fleurs sont espacées ce qui forme un épi floral lâche.
Elle mesure entre 50 et 60cm . On en trouve sur l’île de Jersey dans le marais de la paroisse de St Ouen sous le nom de « Noir pré ».
On peut la trouver sur les cordons dunaires du Golfe du Morbihan.
ORCHIS BOUC (Himantoglossum hircinum) ou hymantoglosse à odeur de bouc
On l’appelle parfois loroglosse à odeur de bouc, lié à l’odeur forte et désagréable des fleurs.
C’est une grande orchidée, facile à reconnaître, elle peut atteindre 1m. Vous en trouverez dans le secteur de Kergroix. Elle fleurit en mai.
En général on la trouve sur des pelouses et prairies maigres et talus sur substrat calcaire.
ORCHIS BOUFFON (Anacamptis morio)
Elle peut être relativement abondante sur certains terrains. Elle fleurit en avril. Elle peut être bicolore, Ses couleurs varient du violet au blanc
C’est une plante robuste assez courte (de 8 à 40cm).
Vous la trouverez en pleine lumière sur des pelouses, des prairies maigres ou lisières de bois.
SPIRANTHE D’AUTOMNE (Spiranthes spiralis)
Vous pourrez la trouver dans le secteur du Petit Rohu, mais elle est rare. Elle fleurit en septembre.
On la rencontre sur des pelouses rases et ensoleillées, aussi bien calcaires que siliceuses (anciens cordons dunaires, par exemple).
C’est une petite plante discrète, à inflorescence en spirale caractéristique. Elle est composée de toutes petites fleurs blanches sans éperon.
Toutes les orchidées, sans exception, même celles qui ne sont pas protégées, ne doivent pas être coupées ou arrachées. Il faut aussi éviter, début avril, de tondre les terrains où elles se trouvent tous les ans, la floraison est de courte durée
LES AUTRES PLANTES RARES
PATIENCE DES ROCHERS (Rumex rupestris) ou OSEILLE DES ROCHERS
La Patience des rochers vit au pied des falaises maritimes où suinte l’eau douce. Cette espèce protégée est rare en France.
Rumex en latin ‘espèce de dard’ viendrait du fait que certaines espèces possèdent des feuilles ayant une forme pointue.
Elle fait partie des espèces végétales protégées sur l’ensemble du territoire.
Elle est menacée par le développement des « griffes de sorcières » qui envahissent les plages
RENOUEE MARITIME (Polygonum maritimum)
Sur la Presqu’île on en trouve dans le secteur du Goviro à proximité de la Thalassothérapie
C’est une plante haute de 10 à 50cm qui se reconnaît à ses feuilles glauques et à ses petites fleurs blanches naissant à l’aisselle des feuilles. Elle possède une racine ligneuse à la base plus importante que sa partie hors sol, ce qui lui permet de résister à la sécheresse et aux hautes températures du sable.
On lui prête la propriété (en infusion) d’éliminer les calculs rénaux d’où son nom de « Sciappa pedra » (casse pierre).
Elle pousse sur les sables du littoral, sur les côtes rocheuses.
Nous parlons plus souvent du patrimoine religieux, architectural et naturel qui dans la presqu’île est important et a forgé notre culture, mais n’oublions pas le patrimoine vivant auquel on ne prête pas souvent attention et qui se dégrade plus rapidement que les premiers.
Sources : Georges LE PESSEC, Wikipedia, Réserve naturelle de la baie