Nous sommes reçus chez Xavier MAUGIS dans sa maison de Penthièvre. Il y a Jackie FRANCELET, que l’on appelait « Kiki » lorsqu’elle était petite. Son prénom est Jacqueline mais c’est un peu long et depuis qu’une camarade de classe ayant un dictionnaire lui a dit que cela signifiait une cruche elle se fait appeler Jackie. Sont présentes également Marie Thérèse PETIT la propriétaire de l’hôtel des 2 mers et Anne LEMIRE et Marie-Madeleine CLERC les 2 sœurs de Xavier.
Jackie du haut de ses 90 ans a une « pêche d’enfer » et une exubérance toute joyeuse, et c’est elle qui démarre l’entretien tambour battant-
La Famille JANNOT
Jackie est la petite fille du capitaine Alexis JANNOT de Kerhostin (né en 1871 décédé en 1915). Il a été capitaine au cabotage avant d’être capitaine au long cours.
« Il a épousé Françoise TOULLIOU de Pont Scorff. Il avait fait construire sa première goélette à Blaye près de Bordeaux, et à l’occasion d’un carénage à Hennebont il a rencontré ma grand-mère.
Mon grand-père a fait construire tous ses bateaux à Blaye. C’était un homme particulier, il a eu son certificat d’études, ainsi que son frère, à 11 ans avec la mention très bien.
Il parlait une dizaine de langues, dont l’arabe. Il lui suffisait de rester 2 mois dans le pays et il se débrouillait dans la langue.
Alexis Jannot avait une voix merveilleuse et se passionnait pour l’Opéra, au point d’en apprendre les livrets par cœur. Un jour qu’il était à Alger il dit à 3 de ses matelots « Ce soir je vous emmène tous les 3 voir « les pêcheurs de perles » de Bizet.
Pas de chance le ténor avait une extinction de voix et la représentation était annulée. « Pas possible dit-il j’ai promis à mes matelots, il faut faire quelque chose. Je peux le remplacer, je connais la pièce ».
Le directeur, en souriant lui dit « Capitaine, nous allons d’abord faire un bout d’essai, et nous verrons »
Eh bien mon grand-père a tenu le rôle pendant 3 jours dans « les pêcheurs de perles ».
Il aimait les anglais. Il allait régulièrement se faire faire un portrait en Angleterre par une peintre anglaise. Il s’habillait avec une cape quand il n’était pas à bord. Il avait fait construire une maison à Kerhostin, en pierre, avec 2 étages et des entourages de briques, il trouvait que cela donnait un petit côté « anglo-british ». Cette maison a été un temps l’école de Kerhostin.
Ma mère Yvette (1904-2003) a vécu avec la tuberculose pendant 50 ans (problème de famille semble-t-il !) . Je me souviens que l’on allait faire des cures à la Bourboule, où l’on soignait les bronches.
Elle avait été prise en charge au sanatorium Alfred LEJEUNE dans la Creuse. Elle avait eu de la chance parce que c’était un sanatorium de l’Éducation Nationale, elle qui n’avait que son brevet, était devenue une spécialiste de PROUST. Et quand elle entendait une conférence et qu’elle n’était pas d’accord, elle écrivait à la Radio, « Il n’a pas lu PROUST, ce n’est pas vrai ».
L'HOSTELLERIE DES PINS
L’Hostellerie des Pins a été construite avant le lotissement de Penthièvre, en 1908 il me semble, par Robert Doyard de Lamotte. C’est à l’époque où les anglais ont voulu construire un dancing à l’entrée de Penthièvre, et c’est la guerre de 14 qui les a arrêtés. Ils avaient loués tous les terrains, il en reste des vestiges, cela s’appelait « le Petit Trianon ».L’Hostellerie des Pins a été acheté en 1911 à Robert Doyard de Lamotte
La comtesse de la Chevasnerie fréquentait l’Hostellerie des Pins. Elle écrivait des livres dont « le chat de Victorine » qu’elle a dédicacé à ma grand-mère. C’était un relais de chasse, on chassait de tout, même des biches, puis les chasseurs venaient se restaurer, mais toujours « après Madame ».
Grand-mère a dit que cela lui allait bien, mais qu’elle ne voulait pas élever ses enfants dans l’hôtel, donc elle a acheté la « Villa Sainte Anne »
Ma grand-mère a vendu le fonds de commerce en 1928-30 et il a été racheté par ma mère en 1950
Elle l’a tenu jusqu’à ce que son associée Madeleine LE SAUSSE décide de vendre.,
L’Hostellerie des Pins ça ne m’intéressait pas vraiment. Je l’ai tenu pendant 5 ans avec ma tante, pendant que maman était au sanatorium. On maintenait « le bateau à flot ». Je recevais les clients et ma tante s’occupait de tout ce qui est administratif, et puis pour le reste ça roulait. Je devais trouver un cuisinier, du personnel, j’arrivais à en trouver, mais ce n’était pas facile.
Un jour j’avais trouvé un professeur de cuisine à Grenoble pour la saison. Seulement voilà qu’il arrive avec un autre monsieur. « Ah bon, mais je n’ai pas 2 chambres pour vous ». « Cela n’a pas d’importance me dit-il, on couche ensemble ». Je venais de découvrir que le cuisinier était homosexuel. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse juste avant la saison, eh bien on les a pris tous les 2.
On n’avait que des pensionnaires qui venaient 2 mois, et le mari les rejoignait en août.
On était « Logis de France ». On ouvrait 15 jours à Pâques et 2 mois l’été.
Après on l’a vendu, j’aurais bien voulu que l’on fasse comme Mme PETIT qui a mis son hôtel en gérance.
Pendant la guerre l’hôtel a été réquisitionné, il servait d’infirmerie avant d’être transféré au Bégo dans les bunkers. Une grande croix rouge avait été peinte sur le toit. »
L'Hôtel des Deux Mers (souvenirs de Mme Marie-Thérèse PETIT)
Mme PETIT nous raconte que l’hôtel a été construit par son grand-père Joseph PETIT, dans les années 1922-1923. Il avait un grand atelier de carrosserie à Paris. Ils sont venus en vacances à Saint Julien, ils ont beaucoup aimé le coin et ils ont acheté le terrain. Le notaire était Maître BUGUEL, et puis ils ont fait construire l’hôtel. L’architecte était M. MOREL de Carnac.
« Mon grand-père est mort en 1928, peut-être qu’il se sentait malade et qu’il avait envie de changer d’air et de vivre mieux »
Après sa mort, ma grand-mère avec son fils, mon père, a continué d’exploiter l’hôtel.
Ensuite ce furent mes parents qui reprirent l’exploitation jusqu’à la guerre
Pendant la guerre l’hôtel a été réquisitionné par les allemands, et on a vécu pendant 2 ans dans 2 pièces de l’hôtel, parce que la maison d’Yvonne, celle où j’habite actuellement était occupée par des réfugiés. Pendant cette époque j’avais toujours peur, des allemands et des bombardements.
Les allemands qui logeaient là devaient être les desservants des batteries du Bégo.
Après la guerre, mes parents ont décidé de mettre le fonds en gérance. Il y a eu Mme PORIEL, Mme PERON et actuellement c’est Mme DUBOS.
Le fonctionnement de l’hôtel était similaire à celui de l’Hôtel des Pins, ouverture à Pâques et en été.
La cloche de PORTIVY
Jackie nous raconte
« Un jour mon grand-père apprit que le bateau du prince de Galles allait être désarmé. Or il avait besoin d’une cloche pour son bateau. Il décida d’emmener ma grand-mère en Angleterre pour assister à la vente, mais en lui indiquant qu’elle devrait enlever sa coiffe.
Ma grand-mère était enceinte de ma tante Lisette, elle a été malade pendant le trajet et m’a dit qu’elle n’était allée que 2 fois en Angleterre, mais que c’était bien suffisant. Il acheta la cloche et celle-ci bien longtemps après servit à l’appel des clients de l’Hostellerie des Pins. Elle servait de repère horaire parce que l’on la faisait sonner à midi.
Plus tard Madeleine LE SAUSSE a dit que c’était désuet et elle voulut s’en séparer, c’est à ce moment que je la récupérais.
Elle était couverte d’une dizaine de couches de peinture que j’entrepris d’enlever à la lessive Saint Marc en la frottant. Et je retrouvais une cloche en bronze avec la mention « Prince of Wales ». La peinture l’avait protégée de la fonte par les allemands .
Après une tempête la cloche de Portivy se trouva inutilisable. Et la paroisse envisagea de faire une souscription pour en racheter une. Ma mère me dit que l’on pourrait leur donner celle du grand-père. On appela le curé, qui l’accepta avec grand plaisir. Malheureusement elle fut montée comme une cloche d’église et non comme une cloche de bateau. Depuis elle a perdu le son mélodieux qu’elle avait.
Je suis sûre que si on l’installait correctement on l’entendrait jusqu’à Kerhostin.
Peut-être qu’une association comme KER1856 s’en occupera, dit-elle malicieusement ».
Une jeunesse pendant la guerre
« J’étais très fragile, j’ai eu une broncho-pneumonie et failli mourir à 3ans (les bronches, une histoire de famille) et mes parents m’avait envoyée chez ma grand-mère à Penthièvre pour que je sois bien et surtout protégée de la guerre.
Seulement on s’est retrouvé dans la poche de Lorient, mourant de faim pendant 10 mois, mangeant des moineaux que ma grand-mère attrapait avec des pièges à souris, et on n’avait même pas le droit d’aller chercher du sel, ou des coquillages, les allemands avaient interdit les plages et la côte.
Rapidement nous avons quitté Penthièvre et sommes allées à Keraud, à côté de l’école des bonnes sœurs, dans la maison de Mme GROUHEL. On lui avait acheté sa maison en viager et la maison était assez grande, une maison du XVIIe qui existe toujours. Elle était tout près de la Kommandantur et pas très loin de celle des ROCARD dont une des filles est cousine germaine de l’homme politique bien connu.
La Kommandantur était installée dans une maison avec bow-window et ils y avaient installé les canons.
Louise GROUHEL était institutrice à l’école privée. Elle portait la coiffe d’ici. Elle était très cultivée et donnait des cours dans sa maison. Sa mère et sa grand-mère étaient les seules personnes sachant lire et écrire.
L’école. Il n’y avait plus de cours, les allemands l’avait interdit, alors nous apprenions avec les religieuses en comptant les haricots ou des petits cailloux ou des coquillages pour les cours de maths.
A l’école on avait des dictées de 3 pages , et on enlevait un point à chaque faute et quand il manquait un accent. Des dictées de Victor Hugo ou Alphonse Daudet quand on a 8 ans ce n’est pas simple, et on faisait des fautes, j’ai toujours eu 0, et même -20.
Je suivais des cours d’anglais en cachette avec la Mère Supérieure qui était d’origine irlandaise. Il y avait une petite chapelle, qui existe toujours, à Keraud, j’y allais et me mettais sur le prie-dieu, on sortait un livre d’anglais ayant appartenu à ma tante Lisette et qui datait d’avant la guerre de 14. Je le tenais comme un missel et j’ai appris l’anglais comme ça. Quand mes parents m’ont récupérée pour me mettre en 6ème, mon niveau était exécrable.
Les personnes du village nous disaient de faire très attention notamment lorsque l’on écoutait la radio pour entendre « la voix de Londres », ma tante tournait la manivelle du poste à galène et dès que l’on entendait un bruit à l’extérieur on arrêtait tout.
Ma tante Lisette a fait de la Résistance. A l’époque je ne portais plus de chaussures, on était en sabots avec un peu de paille dedans. Ma tante écrivait sur du papier à cigarette OCB et elle roulait les papiers et les glissait dans les brins de paille, et elle me disait d’aller voir les voisins.
Alors moi j’y allais en espérant qu’ils me donnent quelque chose à manger. Ils me disaient « on dirait que tu as froid aux pieds » alors ils m ‘enlevaient les sabots et la paille, et puis après m’avoir réchauffé les pieds ils me remettaient de la paille dans les sabots.
J’ai dû faire de la Résistance sans le savoir…
Un jour, on avait dit devant moi que les allemands du fort Penthièvre étaient épouvantables. Je me souviens d’une jeune femme qui travaillait chez les allemands, c’était une voisine, et elle était toute jeune, et les allemands, pour faire des expériences lui donnaient des médicaments pour qu’elle n’ait plus ses règles, et elle avait grossi. Elle nous avait dit que ce n’étaient pas des allemands les SS dont on parlait, mais des « russes blancs ».
Tous les allemands n’étaient pas des SS. En 1944, ils mourraient de faim. Un jour que grand-mère avait trouvé une pomme de terre, pour la cuire, elle m’avait dit de fermer les volets. Tout d’un coup on frappe violemment à la porte, ma tante ouvre et se trouve devant un soldat allemand avec un uniforme complètement usé et qui demande les toilettes. Ma tante lui montre les WC où il se précipite. Ils avaient tous la dysenterie , alors après son départ elle a mis un produit désinfectant que l’on appelait du grésil . Il est parti en réquisitionnant la pomme de terre.
Certains allemands étaient un peu vicieux.
Je faisais des pompons, avec 2 bouts de carton percés dans lequel on faisait passer la laine et que l’on coupait après. J’aimais faire des pompons bleu blanc et rouge. Ma grand-mère me dit « ah non surtout pas et si un allemand te demande, tu ne mets jamais du bleu du blanc et du rouge côte à côte, jamais, ils risquent de te tuer, tu vas avoir du jaune et du vert ».
Eh bien cela s’est passé exactement comme ça, je faisais mes pompons sur le mur, et un allemand arrive, il prend les couleurs et les met comme ça le bleu, le blanc et le rouge et il me dit c’est joli. Moi je lui dit non et je mets un vert à la place du rouge. Pendant un quart d’heure il m’a « cuisinée» comme ça, parce que l’on soupçonnait ma tante. »
Anne LE MIRE nous dit que l’été ils venaient chez Quiniou, et quand on descendait vers le port d’Orange, il y avait une maison avec une croix gammée. Et elle demande ce qu’il s’est passé.
Jackie nous dit qu’il y avait des collaborateurs.
« Tous les jours nous allions voir une femme car un officier allemand à cheval passait la voir et elle offrait du sucre à l’animal.
Un jour on a annoncé que les allemands étaient partis, alors le coiffeur est arrivé, ils ont tondu la femme, j’ai récupéré une mèche de cheveux et j’ai filé à Keraud. Ma grand-mère me demande où j’étais passée, et je lui montre la mèche en cheveux et je lui dit qu’ils viennent de la tête de la dame qui donnait du sucre au cheval.
« Oh mon Dieu, mais ils ne sont pas partis, ils ont été bloqués à Carnac et ils vont revenir. »
Ma grand-mère m’a pris la mèche et l’a jetée dans la cuisinière, elle m’a fait laver les mains et elle a fermé les volets en me disant « Tu sais il va y avoir des représailles c’était l’amie d’un officier allemand ».
La pauvre elle a eu la tête rasée et ils lui avait peint des croix gammées, elle était jeune elle avait 22-23 ans.
Quand il y avait des bombardements sur Lorient, on montait sur la terrasse de ma grand-mère pour voir l’illumination.
Dans la journée quand il y avait des bombardements, les avions volaient bas mais étaient rapidement abattus. Alors une sœur religieuse infirmière demandait un volontaire, je l’étais souvent, et la religieuse prenait son nécessaire pour les soigner, et elle me disait, si ils sont en train de mourir on leur donnera l’extrême-onction. Je me souviens qu’après avoir traversé la Route Nationale, il y a un crucifix juste avant de descendre sur Portivy (calvaire du Roch-note du rédacteur) et là on voyait les allemands qui mitraillaient les parachutistes qui tombaient comme des sacs. Avec la religieuse on s’est mises à genoux et on a prié « ils ont violé la convention de Genève » m’a t- elle dit.
Des fois les avions lançaient des produits, les gamins dont Maxime TUFFIGO dont je me souviens, allaient sur les dunes entre Port Blanc et Port Bara pour essayer de trouver des paquets de cigarettes, c’était des trophées. Et puis ils ont été arrêtés, Maxime avait 19 ans, et ils les ont torturés lui et ses frères pour savoir si leurs parents cachaient des patriotes. Ma tante, à la Libération, est allée lorsqu’ils ont ouvert les cachots du fort de Penthièvre, elle m’a dit que c’était horrible, Ils étaient entourés de fil de fer et ils avaient marqué leurs noms avec leur sang.
Après la guerre, on allait avec mon cousin dans les bunkers et l’on récupérait de la poudre jaune et grise, et en rentrant à Keraud on faisait des grands serpents délimités par des cailloux et galets et l’on mettait la poudre que l’on allumait ensuite pour faire brûler la poudre. »
SAINT JUST PEQUART
Jackie est la marraine de Félix PEQUART, le petit fils de la famille des archéologues célèbres. La famille du grand-père JANNOT était apparentée avec les LE CAM. L’abbé LE CAM qui était archéologue à Houat et Hoédic était un cousin.
« M PEQUART, après la guerre, a été condamné à mort pour collaboration, alors qu’il était ami avec le Grand Rabbin de Nancy. Il avait proposé des squelettes préhistoriques afin de sauver des juifs. (note : Saint Just PEQUART s’est enrôlé dans la milice)
Quand le général de GAULLE a dit non, vous gracierez M PEQUART (mais pas que lui c’était une mesure générale), il avait été fusillé le matin même.
Tout cela est indiqué dans le musée de St Germain en Laye où il y a les portraits de Marthe que je connaissais bien.
On avait soi-disant trouvé une grotte avec des fresques. J’avais fait déplacer la sœur de SAINT JUST PEQUART qui est partie sur un petit 420 à Téviec. Elle a ramené des morceaux de fresque qui ont été analysés à Paris, et la supercherie a été découverte, les matériaux étaient trop récents.
Il s’agissait de Thierry de FAGET qui avait dessiné des fresques avec ses copains. Quand je lui ait raconté l’histoire, on a bien rigolé.
La grotte est devant, un peu sur le côté droit de la plage. »
LE PIANO
« Nous étions les seuls dans le village à posséder un piano, c’était celui de ma tante.
Je prenais des cours avec Mlle Renée, mon institutrice religieuse de St Esprit.
Tous les jours le village résonnait de « la truite » de SCHUBERT.
Un jour un officier allemand se présente à la porte et demande à ma tante la permission de jouer. Il était un grand pianiste connu à Berlin.
Ma tante lui répondit « Non monsieur, nous sommes en guerre, vous ne toucherez pas à ce piano »
Malgré tout, il insiste, sort une photo de son portefeuille « Voici ma femme et mes 2 enfants, ils sont sous les bombardements à Berlin. Je vous en prie juste quelques minutes pour eux »
Ma tante lui répondit « Non monsieur, mais vous pouvez réquisitionner le piano et l’emmener à la Kommandantur ».
Il a salué ma grand-mère et ma tante et est parti.
Le piano est resté à la maison.
Ma tante avait un fort tempérament.
Après la guerre le piano est revenu à Penthièvre aux « Goélands » ma maison.
C’était un piano d’étude « La Gerbe d’or ». »
Jacqueline FRANCELET est bien connue des Saint Pierrois mais aussi des touristes, elle tenait le magasin d’antiquités situé à Penthièvre presqu’à la sortie en allant vers Plouharnel. Cet entretien va probablement rappeler des souvenirs à certains, heureux ou malheureux, mais il est important de s’en souvenir, c’est l’objet même de l’association KER1856.
Si vous aussi avez des souvenirs de la guerre, n’hésitez pas à le faire savoir par le biais des commentaires ou par mail : contact.ker1856@gmail.com
6 Responses
Bonjour,
Bernard Porte cousin de Jacky Francelet , par les Mariage et les Le Cam , ma grand mère était Marie Rufine Le Cam qui avait épousé Louis Mariage. Je garde le souvenir d’un mois d’août passé chez mes cousines, à l’Hostellerie des Pins, ce devait être en 1956 ou 57. Nous couchions au grenier car les chambres étaient réservées aux touristes! Ce fut un été merveilleux d’autant que le copain de Jacky, Jean Pierre Gross, qu’elle épousera plus tard, avait une voiture !!! une petite MG , si mes souvenirs sont fidèles. Balades, jeux de cartes , nous « bridgions » sur la terrasse de l’Hostellerie !Nous nous sommes retrouvés à Paris quelques semaines plus tard .J’ai gardé précieusement quelques photos de cet été régenté par tante Lisette Jannot .
Des gènes familiaux expliquent sans doute que ma mère Elizabeth et sa soeur Marie Josèphe exploitèrent à Nantes et à La Baule des Hôtels à l’image de leurs cousins Jannot , saga contée par ailleurs par Martine « la Conteuse ».
En fait le premier propriétaire en 1908 de l’hôtellerie des Pins était Robert Doyard de Lamotte. Il est peu probable qu’il ait vendu son « relais de chasse » à la comtesse de la Chevasnerie avant 1911. Il est plus vraisemblable que la comtesse était une hôte de marque de l’hôtel.
Bonjour et merci, pour ces récits passionnants.
Le capitaine Alexis Jannot était le frère de ma grand mère Antoinette Jannot. Leur père, Vincent Louis (1841-1893) est mort noyé suite au chavirage de son bateau, au large de Portivy, entre Téviec et basse Lédan.
Jusqu’aux années 50, le nom du lieu du naufrage était toujours utilisé par les pêcheurs comme marque, sous le nom de Poul Jannot.
Comme madame Jackie Francelet, j’étais à l’école de Keraude pendant la guerre, peut être se souvient elle de ce jour ou les soeurs nous avaient fait sortir de l’école pour regarder le long convoi qui passait sur la route en direction de Kerhostin . A cette époque, il n’y avait ni arbres ni constructions, et on pouvait voir ces gens à pieds jusqu’à l’entrée du village. Ces gens quittaient la presqu’ile avant la fermeture du Bégo par les Allemands, c’était le début de la « poche ».
J’étais plus jeune que madame Francelet, mais cet épisode m’a marqué.
Il y eut d’autres évacuations par la suite, mais par mer sous pavillon de la croix rouge, à bord du Samouraï, mais c’est une autre histoire..
Bonjour et merci à tous pour vos commentaires. Je ne savais pas que Bernard Porte et Daniel Guimond était de la famille Jannot, nous avons encore beaucoup d’entretiens à faire pour recouper toutes ces informations… J’ai modifié le texte suite à la remarque de Xavier Maugis qui a vérifié auprès de Jackie Francelet.
les russes blancs du fort penthièvre faisaient partie de l’armée Vlasov armée de libération de la Russie a qui les Nazis avaient promis le retour dd’un tsar après la victoire . Les nazis ont la même promesse aux irlandais et aux bretons indépendantistes qui les ont malheureusement cru et ont donné des espions en irlande et des miliciens et des SS en Bretagne . Dans cette division de russes blancs du fort il y avait des russes et des ukrainiens anti soviétiques
Merci encore une fois pour cette recherche dans le passé de la commune de Saint-Pierre Quiberon.
Je pensais que l’hôtel des deux mers était plus ancien que l’hostellerie des pins, et bien non….
L’hostellerie avait été construite en 1908 et l’hôtel des deux mers en 1923 .
La ligne téléphonique fut installée également à Penthièvre et l’hostellerie des pins fut la première abonnée, avec le n° 1, bien entendu.
Merci à l’association KER 1856, ainsi qu’à
Mme Jackie FRANCELET , Mme Marie Thérèse PETIT, Mme Anne LEMIRE, Mme Madeleine CLERC,
Monsieur Xavier MAUGIS et Monsieur Jean-Claude Martin.