Article 4 : L’école à Saint-Pierre pendant la guerre
Les Allemands se sont installés dans l’école publique rue de la gare [1]. Avec des charrettes, des chevaux, etc. Les Allemands transformèrent le préau de l’école en forge. Il n’était plus possible de faire cours à l’école publique. Les cours étaient alors donnés dans la propriété des « DENIS » au-dessus de la plage de Kermahé (en bleu sur la carte postale). Il y a avait deux classes. La récréation se faisait alors sur la plage, à la plus grande joie des enfants.
[1] Aujourd’hui rue G. Clémenceau.
Article 5 : Détruire la poudre
La poudre à canon pour le camp militaire de Keridenvel, était stockée à Keridenvel et au Fort Penthièvre.
Afin que ces quantités importantes de poudre ne tombent pas dans les mains des Allemands en 1939 les Saint-Pierrois décidèrent de la jeter à la mer. Il y eu deux zones de destruction du stock de poudre. Tout d’abord au port d’Orange, mais aussi au fort Penthièvre. Ces deux destructions eurent des conséquences différentes, au Port d’Orange des camions jetaient la poudre par plaque entière, la poudre coula, et on en retrouve encore de nos jours sous la forme de petites baguettes brunes.
Quant au fort Penthièvre, l’issue fut moins heureuse, la poudre jetée du haut du fort s’était accumulée sur les roches et la falaise en contre bas. La poudre finie par exploser créant une énorme boule de feu. L’homme occupé à jeter la poudre, disparu dans l’explosion et on ne retrouva que sa ceinture de flanelle.
Il n’y avait pas qu’à Saint Pierre qu’il fallait détruire les poudres et autres carburants. Les Saint-Pierrois groupés au calvaire du Roch voient Lorient en flammes, car les lorientais brulaient de leur côté les combustibles avant l’arrivée des Allemands.
Article 6 : L’hôpital temporaire (ancien emplacement de l’hôtel de la plage – flêche jaune sur la photo ci-dessous)
Avec la « poche » 1944 /45, il y avait encore des combats et donc des blessés. Ceux-ci étaient soignés à Saint-Pierre à l’emplacement de l’Hôtel de La plage. Il y a avait un chirurgien allemand. Yves Le LAN a été soigné dans cet hôpital de fortune. Cette maison était l’annexe de la villa « Mount Holyoke », des demoiselles LAURENT. Il y avait deux malades dont Yves Le LAN se souvient. L’un d’eux était Jacques THOMAS, et l’autre était allemand et avait aussi pour nom de famille THOMAS (prénom inconnu). Jacques THOMAS est encore bien connu dans la mémoire des plus anciens, car il a été pendant des années le cordonnier de Saint-Pierre, rue Marthe DELPIROU.
Tous deux avaient eu la jambe coupée (mais pas la même !), ils échangèrent leurs chaussures (c’était un bien rare à l’époque), afin de pouvoir constituer « deux paires » (chacun ayant ainsi deux paires de chaussures adaptées à leur pied valide). Yves se souvient très bien de cet épisode qui eut lieu pendant son séjour à l’hôpital, et se souvient du médecin traversant la pièce où il était, avec une jambe dans une bassine… L’histoire ne dit pas qui entre les deux amputés en était le malheureux propriétaire.